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La langue arabe — L’âme du croyant et le souffle de la Umma

D’emblée, comprenons ceci : la langue n’est pas simplement un outil de communication, mais un réceptacle de pensée, un vecteur d’identité, une respiration profonde de l’âme collective. Et la langue arabe ne se réduit pas à un code linguistique parmi d’autres : elle est la langue du message divin, la langue par laquelle le Coran a été révélé, par laquelle le Prophète ﷺ s’adressa à son peuple, par laquelle la civilisation musulmane s’est forgée. Lorsqu’un croyant s’éloigne de cette langue, c’est bien plus qu’un éloignement linguistique : c’est un éloignement de sa racine spirituelle, de sa mémoire historico-culturelle, et de sa personnalité profonde.

Allah ﷻ dit dans le Qurʾān :

«إِنَّا أَنزَلْنَاهُ قُرْآنًا عَرَبِيًّا لَعَلَّكُم تَعْقِلُونَ » (Sourate Yūsuf, v. 2)
« Nous l’avons révélé en langue arabe afin que vous puissiez raisonner.»

C’est donc un choix divin, et non un hasard. L’arabe fut élu pour être la langue du Message éternel.

L’imām Ash-Shāfiʿī (رحمه الله) disait
«Sur tout musulman que s’efforce d’apprendre la langue des Arabes ce que son effort permet, afin qu’il témoigne qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allâh et que Muhammad est Son messager, et qu’il lise le Livre d’Allâh, car le Coran est arabe, et il ne se comprend qu’en arabe.»

Ibn Taymiyya (رحمه الله) ajoutait:

 « L’habitude de parler arabe influence profondément l’intellect, la morale et la religion. Elle rapproche de l’esprit des Compagnons et des Successeurs. »

Apprendre l’arabe, c’est donc se rapprocher du modèle prophétique et du cœur de la *Umma*.

L’arabe dans la construction de la personnalité musulmane:

La langue forge l’esprit, façonne la raison et colore la vision du monde.
Celui qui pense et s’exprime en *al-ʿarabiyya* respire la lumière du *Qurʾān*, comprend les nuances de la *Sunna*, et développe une sensibilité imprégnée de foi et de pudeur.

L’écrivain Mahmoud Mohamed Shaker (رحمه الله) disait magnifiquement : « La langue n’est pas un amas de mots dont on joue ; elle est une histoire vivante, une âme fluide. Quand elle est coupée, le lien entre la *Umma* et son passé est rompu, et l’homme devient étranger dans sa propre patrie.»

Quant à ʿUmar ibn Al-Khaṭṭāb (رضي الله عنه), il exhortait : « Apprenez l’arabe, car elle fait partie de votre religion (*min dīnikum*.»

Cela signifie que l’arabe n’est pas une culture optionnelle, mais un pilier de l’identité musulmane

L’impact de l’abandon de l’arabe sur la Umma:

Il n’est pas exagéré d’affirmer que lorsqu’une nation abandonne sa langue, elle commence à perdre sa vitalité morale, historique et spirituelle.
Ibn Taymiyya encore rappelle :

«L’âme de la langue arabe fait partie de la religion, et la connaissance de celle-ci est un devoir obligatoire, car la compréhension du Livre et de la Sunna est un devoir, et cette compréhension ne se réalise qu’à travers la langue.»
Par conséquent, l’abandon de l’arabe conduit au déclin du lien entre le croyant et sa tradition.
Le penseur algérien Malek Ben Nebi avertit :
«Quand on vole la langue, on vole la pensée ; et quand on détruit la langue, on détruit avec elle tout le bâtiment civilisationnel.»
Les colonisateurs l’avaient compris : en s’attaquant à la langue, ils s’attaquaient au cœur.
Et Mahmoud Shaker affirme avec acuité :
«Le colonialisme est descendu dans notre langue avant de descendre sur notre terre ; s’il s’installe dans la langue, il s’installe dans les âmes.»
Tel est le péril que vit toute communauté qui se détourne de sa langue.

L’arabe, honneur et grandeur pour la communauté

L’histoire nous enseigne que la force d’une nation se mesurait souvent à sa maîtrise linguistique et à sa fierté de sa langue.
L’écrivain Mustafa Sadek Al‑Rafe‘i, éminent poète égyptien, affirmait que l’arabe était « la voix de l’âme arabe » et que l’abandon de cette voix signifiait un glissement dans l’anonymat. 
Et comme le souligna l’écrivain Mustafa Sadek Al‑Râfi‘î: (il s’agit du même avec une translittération différente) :

«… Quand la langue d’un peuple s’abaisse, le peuple lui-même s’abaisse, et lorsqu’elle se détériore, son destin va vers l’éclipse et l’abandon.»

Alors, s’attacher à l’arabe, c’est s’attacher à l’honneur, à la dignité, à la mémoire.
L’arabe n’est pas réservée à une ethnie, elle est langue de l’Islam, langue des écrits révélés, langue de la communauté universelle de croyants.

Appel à raviver l’arabe

En conclusion, raviver la langue arabe n’est pas un choix esthétique, mais un impératif : religieux, culturel, civilisationnel.

Ibn Taymiyya encore nous met en garde :

«L’usage régulier d’un discours autre que l’arabe, même s’il n’est pas illicite, est déconseillé, car il conduit à une imitation des non-musulmans.»
Il s’agit donc de réintroduire l’arabe dans la vie familiale, dans l’enseignement, dans la pensée, dans l’émotion.
Et Mahmoud Shaker nous exhorte fortement :
«Quiconque veut raviver la grandeur de sa Oumma, qu’il se prépare à sa langue ; car la grandeur de la langue est grandeur de la communauté, et sa chute est la chute de celle-ci.»
Que l’arabe redevienne source de fierté pour chaque musulman, que chaque foyer la parle, que chaque cœur la ché­ris­se.

Conclusion

La langue arabe n’est pas simplement un système de signes : elle est le langage de l’adoration, l’âme de la civilisation, le sceau de la dignité. Celui qui la préserve protège sa foi, sa culture, son avenir. Celui qui l’abandonne s’expose à la perte de sa personnalité, de son histoire et de sa mission.
Alors, relevons ensemble ce défi : donnons à l’arabe sa place noble que lui confère le Livre et la Sunna, que lui reconnaissent les savants et les penseurs. Car raviver la langue arabe, c’est raviver l’Islam lui-même, l’âme de l’Oumma, et l’espoir d’un nouveau matin.
«Je suis la mer au sein de laquelle perle un joyau caché ; interrogez-vous alors des profondes épaves.» (Hafiz Ibrâhîm)
Plongeons dans notre langue, pour y extraire ses trésors et réanimer notre être.

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